jeudi 15 décembre 2022

"M. Ibrahim et les fleurs du Coran": les valeurs

 

Une leçon de sagesse et de tolérance avec Éric-Emmanuel Schmitt



Éric-Emmanuel Schmitt n'avait jamais joué au théâtre de façon professionnelle avant d'être l'acteur de sa propre pièce.

THÉÂTRE. Tolérance. Amour. Sagesse. Ces valeurs véhiculées dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, texte écrit en 1999 par le célèbre écrivain belge Éric-Emmanuel Schmitt, prennent encore plus leur sens dans le contexte international actuel. Le dramaturge montera sur la scène de la Maison des arts Desjardins Drummondville le 30 novembre pour donner vie aux personnages de son roman.

M. Ibrahim et les fleurs du Coran raconte l’histoire de Momo, devenu adulte, qui se remémore son enfance passée dans l’épicerie de la rue bleue. Alors âgé de douze ans, ce jeune garçon juif, en manque d’amour depuis la séparation de ses parents, se lie d’amitié avec le vieil épicier arabe du quartier, Monsieur Ibrahim. Celui-ci semble connaître les secrets du bonheur qui feront retrouver le sourire et la gaieté de vivre au jeune Momo.

M. Schmitt confie que son texte, d’abord écrit comme un monologue de théâtre, mais popularisé en devenant un roman, «résonne encore mieux» aujourd’hui qu’en 1999.

«À cette époque, le rapport des Occidentaux à l’Islam en était un d’indifférence, enfin, en France. Aujourd’hui, c’est un rapport de méfiance, d’inquiétude, voire de haine. Il y a des gens qui voudraient qu’on ne puisse pas vivre ensemble si on est différent. Il y en a qui se font sauter et tuent les autres parce qu’ils veulent un monde complètement uniforme. Alors, se faire prendre par la main par M. Ibrahim et aller dans les beaux territoires de la mystique soufisme, territoires où l’on prie en dansant, où il y a une conception du monde qui est très noble et qui élève l’âme, eh bien tout d’un coup, ça devient quelque chose de très militant. C’est un conte de tolérance, de bienveillance et très humaniste. Il œuvre pour l’amour et non pour la haine. Ce texte a donc peut-être plus d’importance.»

Mystérieux et discret caractérisent bien M. Ibrahim.

«M. Ibrahim, c’est un sourire, un regard, de la tendresse. C’est comme ça qu’il va sauver l’enfant de sa propre violence. Un moment, il demande à Momo pourquoi il ne sourit jamais. Il lui répond "parce que sourire, c’est un truc de gens heureux". M. Ibrahim lui dit, "non, non, tu n’as pas compris, c’est le sourire qui rend les gens heureux". Bref, c’est une philosophie du bonheur», explique l’auteur qui s’est inspiré de son grand-père pour créer son personnage.

«Je monte chaque soir sur scène pour faire revivre mon grand-père. C’est un rendez-vous avec lui. Il était autant un enfant qu’un sage. Un sage par ce qu’il était artisan, il passait des heures dans son atelier avec une patience infinie, il avait la patience de la passion et m’a donné le sens du travail bien fait. Un enfant, parce qu’il était capable de tout arrêter, se mettre à quatre pattes et jouer avec nous. Il avait à la fois le sens du sérieux et celui du jeu», se rappelle-t-il, précisant que l’enfant Momo peut ressembler à l’enfant qu’il était.

Par accident

Il est rare qu’un écrivain devienne l’acteur principal de sa propre pièce, mais il en est d’autant plus lorsqu’il faut incarner six personnages.

«Ça demande une énergie et un accent spécifique pour chacun. J’aime jouer ce texte, car il y a toutes les couleurs de l’arc-en-ciel! Ça me permet de faire des tas de choses», laisse-t-il entendre. 

Cette belle aventure a commencé il y a trois ans de façon accidentelle.

«C’est Francis Lalanne, comédien et chanteur, qui avait ce mandat à  Paris. Un jour, on m’a proposé de le remplacer, car il avait signé pour une série de galas de chansons. J’ai eu trois jours pour apprendre le texte et quatre jours pour le répéter avant de me retrouver devant le public qui avait été tellement chaleureux et merveilleux. L’expérience m’avait plu. Depuis, j’ai beaucoup travaillé sur les textes, mais également sur ma voix pour mériter cet accueil», raconte l’homme passionné des mots.

Et comment parvient-il à garder l’intérêt du public?

«Il faut avoir un bon texte! Quand Schmitt interprète n’est pas là, Schmitt écrivain est toujours proche et il fait le travail. Il n’y a pas un moment de cette histoire que je n’aime pas raconter et il paraît que ça se voit d’ailleurs», indique-t-il en riant.

M. Ibrahim et les fleurs du Coran a été jouée des centaines de fois en Europe, notamment en France et en Allemagne. Le roman a aussi été adapté au grand écran en 2003. Ce sera la première fois que la pièce sera présentée au Québec.

«J’espère que ça donnera le goût à d’autres personnes de la jouer», lance le dramaturge bien heureux d’entreprendre une tournée dans la Belle Province. 

 

vendredi 18 novembre 2022

ERIC-EMMANUEL SCHMITT, "M. Ibrahim et les fleurs du Coran" (pp. 64-75)

 



[escuelapedia.com]



QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (10 points):


1. Quels sont les changements que Momo rapporte chez lui après avoir pratiqué la danse sacré (sama) des derviches? Quel est le rôle de M. Ibrahim dans cette transformation de son fils? Pour répondre à ces questions, lisez ici cette interprétation du texte (cfr. Yvonne Ying Hsieh, Eric-Emmanuel Schmitt ou la Philosophie de l'ouverture, pp. 97-100).

2. "Tu bouges trop, Momo. Si tu veux avoir des amis, faut pas bouger" (p. 66). Interprétez avec vos propres mots cette affirmation de M. Ibrahim. Qu'en pensez-vous?

3. Pourquoi M. Ibrahim n'a-t-il pas peur de mourir? Expliquez-le en vous appuyant sur le dialogue entre Momo et le moribond (pp. 69-70)

4. Expliquez les conseils de vie donnés dans le poème du mystique soufi Rumi (p. 71) et quel est le rapport que M. Abdullah établit avec la danse des derviches.

5. Rapportez d'une façon résumée ce qui se passe avec Momo après le décès de M. Ibrahim. Comment interprétez vous les dernières phrase du récit?


LEXIQUE (Rendez ces mots ou expression dans un langage standard):


-"J'avais la haine qui se vidangeait" (p. 65)

-"ça la fait bicher" (p. 74)

-"le plis et pris" (p. 74)




CAHIER DE CITATIONS:


-"Le coeur de le l'homme est comme un oiseau enfermé dans la cage du corps". Quand tu danses, le coeur, il chante comme un oiseau qui aspire à se fondre en Dieu (p. 64)

-"Tu vois, Momo! Ils [les derviches] tournent autour de leur coeur qui est le lieu de la présence de Dieu. C'est comme une prière". (pp. 64-65)

-"Plus le cors devient lourd, plus l'esprit devient léger" (p. 65)

-"Moi, je tournais comme un enragé. Non, en fait, je tournais pour devenir un peu moins enragé" (p. 66)

-"Tu bouges trop, Momo. Si tu veux avoir des amis, faut pas bouger" (p. 66)

-"Pour un homme normal, je veux dire un homme comme toi et moi [...] ta beauté, c'est celle que tu trouves à la femme" (p. 67)

-"Moi, je n'ai pas peur, Momo. Je sais ce qu'il y a dans mon Coran" (p. 69)

-"Momo, tu pleures sur toi-même, pas sur moi. Moi, j'ai bien vécu. J'ai vécu vieux." (p. 70)

-"Alors, aujourd'hui encore, quand ça ne va pas: je tourne" (p. 71)

-"Il y a des enfances qu'il faut quitter, des enfances dont il faut guérir" (p. 73)

-"Voilà, maintenant je suis Momo, celui qui tient l'épicerie de la rue Bleue, la rue Bleue qui n'est pas bleue" (p. 74)

-"Pour tout le monde, je suis l'Arabe du coin" (p. 75)

-"Arabe, ça veut dire ouvert la nuit et le dimanche, dans l'épicerie" (p. 75)


dimanche 13 novembre 2022

ERIC EMMANUEL SCHMITT, "M. Ibrahim et les fleurs du Coran" (pp. 54-63)



[Red'Action.fr] 



QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (10 points):


1. Pourquoi Momo et M. Ibrahim décident-ils de voyager? Pourquoi Momo est-il ravi dans son nouvel état? Expliquez-le en citant le texte.

2. Momo demande à M. Ibrahim quelque chose à propos du Coran (p. 59). Résumez question et réponse en style indirect.

3. Énumérez les étapes du voyage de Momo et M. Ibrahim. Comment reconnaissent-ils si on est chez des riches ou chez des pauvres?

4. Momo et M. Ibrahim entrent dans trois monuments religieux lors de sa visite à Istanbul. Écrivez une petite description de ces bâtiments. Y a-t-il quelqu'un d'eux qui a changé de statut de nos jours?

5. Que M. Ibrahim réproche-t-il à Momo lors de la visite au dernier monument. Expliquez les arguments de M. Ibrahim.



LEXIQUE (Donnez un équivalent de ces expression dans langage soutenu):

-C'est dingue (p. 55)

-commettre gaffe sur gaffe (p. 57)


CAHIER DE CITATIONS:


-"Le non, on l'a déjà dans notre proche, Momo. Le oui, il nous reste à l'obtenir (p. 55).

-"Nous, on fait pas de la géométrie, on voyage" (p. 61)

-"La lenteur, c'est ça, le secret du bonheur" (p. 62)

-"Moi, ce parfum de chaussettes, ça me rassure. Je me dis que je ne vaux pas mieux que mon voisin. Je me sens, je nous sens, donc je me sens déjà mieux! (p. 63)


vendredi 4 novembre 2022

ERIC EMMANUEL SCHMITT, "M. Ibrahim et les fleurs du Coran" (pp. 44-54)

 



[paris.fr]



QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (10 points):

 

1. "À chaque fois ue je vendais un livre, je me sentais plus libre" (p. 45) Pourquoi Momo affirme-t-il cela?

2. Quelle est la réaction de Moïse à la nouvelle de la mort de son père? Comparez-la à celle de Momo dans La vie devant soi (pp. 200-201) lors d'un épisode pareil.

3. Pourquoi M. Ibrahim demande à Momo de ne pas en vouloir à son père? Résumez ses arguments.

4. Comment Momo se conduit-il lors de l'apparition de sa mère? Comment pensez-vous que le Momo de La vie devant soi aurait-il réagi dans ce cas? Expliquez les ressemblances et différences que vous trouvez.

5. Que Momo demande-t-il à M. Ibrahim àprès le départ de sa mère? Expliquez les raisons de Momo, et les possibles changements dans sa vie.

 

 

 

 

LEXIQUE (écrivez les phrases suivantes dans un style soutenu):

-faire un truc tordu (p. 48) 

-Je me paie le luxe de me foutre de sa guele (p. 50)

-J'ai envie de me marrer (p. 51)

 

 

CAHIER DE CITATIONS:

 

-"Un père qui se suicide, voilà qui n'allait pas m'aider à me sentir mieux" (p. 47)

-"Momo, tu ne dois pas en vouloir à ton père" (p. 48)

 

dimanche 30 octobre 2022

ERIC-EMMANUEL SCHMITT, "M. Ibrahim et les fleurs du Coran" (pp. 37-44)




 [CultureLang.com]


QUESTIONS DE COMPRÉHENSION (10 p.):


1. Quelle est la décision que Moïse prend après avoir été abandonné par son père? Expliquez les raisons, et dites si vous trouvez quelque chose de pareil dans La vie devant soi de Romain Gary.

2. Le Coran est mentionné à nouveau comme lecture de Moïse-Momo. Cherchez et copiez l'extrait dans votre cahier. Pensez-vous que cela pourrait être le début de la recherche d'une nouvelle identité?

3. Pourquoi Moïse s'empresse-t-il de tomber amoureux? Expliquez-le en vous appuyant sur le texte. Trouvez-vous des ressemblances avec les sentiments de Momo dans La vie devant soi?

4. "Lorsqu'on veut apprendre quelque chose, on ne prend pas un livre. On parle avec quelqu'un. Je ne crois pas aux livres" (p. 41). Partagez-vous l'avis de M. Ibrahim? Donnez des arguments.

5. À la fin de cette partie du récit fait référence aux trois religions dites "du Livre". À quelle occasion et pour quoi dire?


LEXIQUE (Expliquez le sens des expressions suivantes):


-se taper sur la gueule (p. 44)


CAHIER DE CITATIONS:


-"Il était hors de question que j'admette avoir été abandonné [...] Si cela se savait, plus personne ne me donnerait ma chance" (p. 39)

-"Je devais me prouver qu'on pouvait m'aimer" (p. 40)

-"Lorsqu'on veut apprendre quelque chose, on ne prend pas un livre. On parle avec quelqu'un. Je ne crois pas aux livres" (p. 41)

-La beauté, Momo, elle est partout. Où que tu tournes les yeux. Ça, c'est dans mon Coran" (p. 42)

-"Momo, pas de réponse, c'est une réponse" (p.43)

-"Ce que tu donnes, Momo, c'est à toi pour toujours; ce que tu gardes, c'est perdu à jamais!" (p. 43)



dimanche 23 octobre 2022

EXPRESSION DE L'OPPOSITION ET DE LA CONCESSION


L’opposition et la concession sont deux idées très proches qui utilisent globalement les mêmes mots pour  les exprimer. La différence s’effectue au niveau du sens :
 
- L’opposition intervient entre deux idées indépendantes qui ne se contredisent pas a priori (l’une n’empêche pas l’autre)
Exemple : Bien qu’il pleuve à plein temps, il a décidé d’aller voir sa grand-mère.
 
- La concession intervient entre deux idées liées qui devraient s’opposer (l’une devrait empêcher l’autre)
Exemple : Bien qu’il prenne des médicaments contre la douleur, il a toujours mal à la tête.
Vous voyez dans ces exemples que les conjonctions utilisées sont les mêmes. Ce sont les idées exprimées qui portent les nuances. Nous présenterons donc dans cet article les locutions, conjonctions et adverbes qui peuvent servir à exprimer l’opposition ou la concession en français.
Nous en donnons dans un premier temps la liste, puis les règles d’utilisation et les nuances avec des exemples.
Conjonctions de subordination
(on y trouve la conjonction de subordination : "que")

alors que
tandis que
même si
bien que
encore que
pour + … + que    
quoique
quoi que
qui que
quelque(s) + nom + que
où que
tout + adj. +que
sans que
si + adj. + que
si ce n’est (/était) que
excepté que
sauf que
au lieu que
si (+ indicatif)
malgré que*
sinon que



« malgré que » est une formulation incorrecte, mais parfois utilisée à l'oral. Il est préférable de dire « malgré le fait que » ou « malgré + nom »

Conjonctions de coordination

mais
or



 
Adverbes

par contre
en revanche
au contraire
en fait
malgré
quand bien même
quand même
tout de même
néanmoins
cependant
toutefois
pourtant
pour autant
sans
sinon
seulement
avoir beau





Prépositions
et locutions prépositives (les expressions composées de plusieurs mots)

contrairement à
au lieu de
loin de
en dépit de
quitte à
si ce n’est
pour


 

**Utilisation**     

 

**Conjonctions de subordination**

 
alors que : + indicatif ou conditionnel. Il indique un rapport d’opposition. On trouve aussi « alors même que » + conditionnel.
Exemples : Alors qu’il tutoie tout le monde, il vouvoie toujours son père.
Alors même que la Terre serait dix fois plus grande, on ne pourrait pas cultiver assez de riz pour en obtenir autant de grains.
 
tandis que : Indique une opposition avec un contraste, deux actions qui se substituent l’une à l’autre.
Exemple : Ton frère travaille dur tous les jours tandis que toi tu restes dans ta chambre à dormir toute la journée.
 
même si : introduit une opposition ou une concession où l’élément après « même si » est sans effet. Cette opposition ou concession est niée pour la réalisation du second événement (l’événement de la proposition principale doit se réaliser malgré celui introduit par « même si »).
Exemple : Même si le professeur est absent, tu dois travailler tes cours.
Même s’il prend des médicaments contre la douleur, il a toujours mal à la tête.
 
bien que + subjonctif : (plutôt à l’écrit) introduit un élément qui aurait pu ou pourrait empêcher l’élément de la proposition principale.
Exemple : Bien qu’il ait le même âge qu’elle, il paraît dix ans plus vieux,
 
encore que : (généralement suivi du subjonctif) introduit une opposition ou une concession, où l’élément d’opposition ou de concession porte une valeur minime. L'élément introduit est considéré comme peu important, juste comme une petite réserve. L’utilisation d’ « encore que » laisse entendre que l’élément ajouté (en opposition ou concession) aurait pu être oublié. Il est présenté un peu comme un ajout qui vient nuancer l’affirmation principale, lui poser une légère limite, peut-être drôle, relativement inattendue, en tout cas presque négligeable, ou alors grave, mais presque oubliée par l’énonciateur (ou présentée comme telle) et qui pourra alors porter des marques d’hésitations. A l’oral, si l’énoncé introduit par « encore que » est situé après la principale, on pourra trouver une petite pause avant son énonciation.
Exemple : Nous avons coupé le chauffage, encore qu’il fasse un peu froid la nuit.
Il est très gourmand, encore que son diabète le retient de manger trop de sucreries. (indicatif)
Encore qu’un tel travail imposerait une relecture. (construction avec « tel(les) » + nom + phrase au conditionnel. « tel(les) » fait référence à un élément déjà introduit et porteur d’une évaluation positive ou négative. Cette construction suppose une reprise après un premier énoncé principal achevé.
 
pour + … + que + subjonctif : (plutôt écrit) introduit une concession ou une opposition où le caractère d’un élément est remis en cause par la phrase principale. La phrase principale nie ou propose de dépasser l’affirmation ou la contrariété introduite par « pour…que ».
Exemple : Pour savant que soit ce professeur, il ne savait pas comment écrire ce mot.
Pour si difficile que soit ce travail, nous le réussirons.
Attention, l’expression figée « pour peu que » (oral et écrit) utilise cette construction pour introduire une condition (= si) (et donc plus une opposition ou une concession)
Exemples : Pour peu que tu travailles, tu y arriveras. (ici, on sous-entend qu’il ne travaille pas du tout pour l’instant) = si tu travailles, tu y arriveras.
Pour peu qu’il vienne, nous serons trois. (= s’il vient, nous serons trois)
 
quoique + subjonctif : introduit un élément qui aurait pu ou pourrait empêcher l’élément de la proposition principale (comme « bien que »)
Exemple : Quoiqu’il ait bien travaillé, il redoute cet examen.
 
quoi que + subjonctif : même utilisation que « quoique » (en un seul mot), mais où l’on attribue au « quoi » sa fonction de pronom relatif.
Exemple : Quoi que tu penses, je n’ai pas commis ce crime. (le "quoi" signifie ici : « quelle que soit la chose »)
On retrouve son utilisation dans l’expression : quoi qu’il en soit qui indique que malgré une contrariété, un obstacle, l’élément de la proposition principale doit se réaliser.
Exemple : Quoi qu’il en soit, nous irons à cette réception.
 
qui que + subjonctif : indique la concession ou l’opposition, mais n’est utilisé que dans les expressions : qui que vous soyez et qui que ce soit. Signifie en fait « quiconque », « personne », « n’importe qui ». le pronom qui n’a ici pas d’antécédent explicite et garde donc le sens d’une personne indéterminée. L’opposition ou la concession se crée entre cet indéterminé et ce qui est énoncé dans la proposition principale.
Exemple : Qui que vous soyez, on ne vous fera rien. (sous-entendu, même si vous êtes quelqu’un de mauvais)
Qui que ce soit qui ait fait cela, je le punirai. (sous-entendu : même s’il est difficile à trouver)
 
quelque(s) + nom + que + subjonctif : a le sens de quelque soit, n’importe lequel. Comme pour « qui que », l’opposition ou la concession est créée entre l’élément indéterminé (sous-entendu : comportant un obstacle ou une solution) et l’élément de la phrase principale.
Exemple : Jamais tu ne lui feras entendre raison, quelque argument que tu utilises.
Quelques manigances que tu complotes, tu ne pourras pas le faire abdiquer.
 
où que + subjonctif : Comme pour « qui que » ou « quelque… que », cette locution conjonctive indique la concession ou l’opposition relativement à un élément indéterminé qui concerne cette fois-ci le lieu. Ici, le sens sera que peu importe le lieu, l’élément de la phrase principale trouvera un obstacle ou la solution.
Exemple : Où que tu sois, je te retrouverai. (sous-entendu : même si tu es dans un endroit difficile à trouver).
Où que tu ailles, tes problèmes te suivront. (opposition entre la fuite et l’impossibilité d’échapper aux problèmes)
 
tout + adjectif + que (+indicatif ou subjonctif) : L’opposition ou la concession est créée entre la qualité introduite par l’adjectif et l’élément introduit par la phrase principale.
Exemple : Tout galant qu’il soit, il n’aide jamais sa sœur à faire la vaisselle. (il est habituellement très galant)
Tout timide qu’il est, il est venu me parler.
 
sans que + subjonctif : indique l’opposition ou la concession entre deux actions. Le sujet entre la proposition principale et la subordonnée n’est pas le même.
Exemple : Il a pris un bonbon sans que tu (ne) le voies.
 
si + adjectif + que + subjonctif + phrase principale (= si + adjectif + soit-il + phrase principale) : introduit une subordonnée de concession.
Exemple : Si intelligent qu’il soit, il n’a toujours pas compris ce qui s’est passé.
Si intelligent soit-il, il n’a toujours pas compris ce qui s’est passé.
 
si ce n’est (était) que, excepté que, sauf que : introduit une réserve, un élément que l’on exclut
Exemple : Le pique-nique s’est bien passé, si ce n’est qu’il a plu tout l’après-midi.
Les deux frères se ressemblent beaucoup, excepté que l’un est travailleur et l’autre pas.
Il fait toujours ses devoirs le soir, sauf qu’il oublie tout le temps son sac à l’école.
 
au lieu que (+indicatif ou subjonctif) : (= à la place de) introduit une opposition entre deux attitudes ou événements.
Exemple : Au lieu qu’il vienne aujourd’hui, il aurait été préférable de repousser le rendez-vous d’une semaine.
Au lieu que tu lui reproches son attitude, tu aurais dû lui présenter des excuses pour ce que toi tu as fait.
 
malgré que + subjonctif : (oral, incorrect à l’écrit.) Introduit une opposition ou une concession. Y préférer: « malgré le fait que » ou « malgré + nom »)
Exemple : Il a voulu venir, malgré (le fait) qu’il a une jambe cassée.
Malgré que tu sois venu, tes copains n’ont pas répondu à l’invitation. (oral, on dira sinon : « malgré ta venue… » ou « malgré le fait que tu sois venu »)
 
si + indicatif présent : concession ou opposition. Introduit deux événements qui contrastent.
Exemple : S’il n’est pas venu, son frère, lui, était là !
 
sinon que : (=si ce n’est que) introduit une réserve.
Exemple : Je ne sais pas ce qu’il fait, sinon qu’il est très occupé.


**Conjonctions de coordination**

 
mais : exprime une opposition, une concession, une restriction. En tant que conjonction de coordination, elle relie deux propositions indépendantes (le sujet et le verbe peuvent être élidés s’il s’agit des mêmes).
Exemple : Il aime le chocolat, mais il n’aime pas le café.
Il aime faire du footing mais pas le dimanche. (mais il n’aime pas faire du footing le dimanche)
 
or : introduit une nouvelle idée qui peut contredire la première. La contradiction n’est pas exprimée de façon aussi forte qu’avec « mais », mais elle est claire avec le contexte (« et » pourrait aussi mettre en rapport des éléments qui s’opposent, mais sans marquer du tout cette opposition/concession, contrairement à « or »). « or » peut aussi servir dans d’autres contextes que des oppositions/concessions.
Exemple : Il avait quinze ans, or il croyait toujours au père Noël.
Il avait l’air de se réveiller, or il était dix-huit heures.
 
 

**Adverbes**

 
par contre : introduit une considération qui s’oppose à l’énoncé qui précède (opposition ou concession)
Exemple : Pierre voyage beaucoup, par contre Paul est très casanier.
 
en revanche : (= par contre) introduit un énoncé opposé à l’énoncé précédent.
Exemple : Je n’aime pas les pêches, en revanche j’adore les brugnons.
 
au contraire : indique une opposition radicale, totalement opposée, inverse (opposition ou concession).
Exemple : Je ne déteste pas le chocolat, au contraire, je l’adore !
 
en fait : introduit un élément opposé à l’élément qui le précède
Exemple : Je lui donnais vingt-trois ans, en fait il a trente ans.
 
malgré : introduit un élément qui contrarie le fait principal
Exemple : Malgré ce que tu penses, il y arrivera.
Malgré sa malchance, il réussira.
Il a trouvé un travail malgré lui. (involontairement)
Malgré tout, ils se sont mariés. (présente un ensemble de faits contrariants)
 
quand bien même : exprime une détermination en proposant pour exemple une contrariété extrême. "quand bien même" introduit un obstacle hypothétique qui doit prouver à quel point l'idée principale est inévitable.
Exemple : Quand bien même tu ne le voudrais pas, je me marierai avec elle.
Quand bien même les dieux déchaineraient des ouragans, je partirai demain.
 
quand même, tout de même : indiquent l’opposition avec une nuance d’insistance. On insiste sur l’opposition exprimée.
Exemple : Il a quand même (/tout de même) appelé son frère. (on a dû lui répéter de nombreuses fois avant qu’il le fasse).
 
néanmoins : (plutôt écrit) relie deux énoncés en marquant une opposition ou concession. Sa place dans la phrase est variable (en tête de proposition ou après le verbe ou l’auxiliaire)
Exemple : Je l’aime, néanmoins je ne veux pas l’épouser.
Il a beaucoup d’argent, il ne peut néanmoins pas l’utiliser.
 
cependant : introduit une opposition forte à l’énoncé qui le précède. Sa place dans la proposition est variable.
Exemple : Il ne parle plus, cependant son visage exprime une très forte émotion.
Il sort juste de l’hôpital. On dirait cependant qu’il est prêt pour courir un marathon.
 
toutefois : comme « cependant », introduit une opposition forte à l’énoncé qui le précède. Sa place dans la proposition est également variable. Il est souvent accompagné de « et » ou de « si ».
Exemple : Il habite depuis deux ans en France, il ne connait toutefois que quelques mots français.
Si toutefois vous veniez, amenez une bouteille de vin ! (l’opposition est ici créée par rapport à un énoncé précédent où la venue était annoncée comme peu vraisemblable).
 
pourtant : introduit une opposition forte à l’énoncé qui le précède. Sa place est variable et il peut être accompagné de « et » ou de « mais ».
Exemple : Ils sont toujours fâchés. Il a pourtant fait des efforts pour qu’ils se réconcilient.
Il est totalement misanthrope, mais pourtant, je l’aime bien.
 
pour autant : Introduit une opposition et un lien causal avec la proposition précédente. « Autant » rappelle la cause et indique avec le « pour » que celle-ci n’est pas suffisante et ne produit pas l'effet attendu. Ainsi, l'affirmation du premier énoncé n'est pas suffisante pour empêcher ce qui est introduit avec "pour autant". La position dans la proposition est variable.
Exemple : Il a beaucoup travaillé. Il n’a pas réussi pour autant.
Il a appris par cœur tout son cour. Pour autant, il a totalement échoué à l’examen.
 
sans + infinitif : même utilisation que « sans que » mais où le sujet est le même dans les deux propositions.
Exemple : Il est sorti sans demander l’autorisation. (la personne qui sort = la personne qui ne demande pas l’autorisation)
 
sinon : peut exprimer une concession ou une restriction (excepté, sauf)
Exemple : J’espérais, sinon lui parler, au moins le voir.
Il ne fait rien de ses journées, sinon dormir ou se reposer.
 
seulement : placé au début de la proposition, il introduit une opposition ou une restriction.
Exemple : Il a un grand cœur, seulement il est parfois maladroit avec les gens.
 
avoir beau + infinitif : introduit une concession. Exprime l’idée d’essayer de faire quelque chose, mais en vain. Peut aussi avoir le sens de « bien que ».
Exemple : Pierre a beau essayer de l’appeler, elle ne décroche pas son téléphone.
Il a beau ne pas être encore parti, elle est déjà triste d’y penser.
 
 

**Prépositions**


contrairement à : introduit un mot ou un énoncé opposé à la réalité ou à quelqu’un
Exemple : Contrairement à ce qui a été dit, je ne suis jamais allé en Tunisie.
Contrairement à toi, je n’aime pas le football.
 
au lieu de + infinitif : peut s’utiliser à la place de « au lieu que », à la condition que le sujet soit le même dans les deux propositions. Le verbe de la proposition subordonnée sera ici à l’infinitif.
Exemple : Au lieu de ressasser ces événements sans arrêt, tu devrais l’appeler. (le sujet implicite de « ressasser » est « tu », le sujet de « devrais »)
 
au lieu de + nom : introduit une opposition entre deux noms. L’un est à la place de l’autre (par relation d’opposition).
Exemple : Au lieu d’une chambre, c’est un véritable dépotoir.
 
loin de + infinitif : introduit une négation renforcée. L’énoncé indique un éloignement important entre ce qui suit la locution et la réalité.
Exemple : Loin de m’obéir, ce chien n’en fait qu’à sa tête.
 
en dépit de : introduit un élément qui pourrait s’opposer à ce qui est énoncé. "En dépit de" est suivi d'un nom.
Exemples : En dépit de sa maladie, il se montrait sans cesse débordant d’énergie. (il est malade, mais malgré tout, il montre qu’il a beaucoup d’énergie).
En dépit de tous nos efforts, nous n'atteindrons pas nos objectifs.
 
quitte à + infinitif : énonce un risque qui pourrait potentiellement contrarier l’énoncé principal.
Exemple : Quitte à me faire punir, je préfère ne pas rendre ce devoir.
(attention, « quitte à » peut aussi introduire une préférence dans un choix qui n’aurait qu’un seul résultat possible : Quitte à être puni, je préfère que ce soit pour une raison valable. (l’énonciateur sait qu’il sera puni, alors il préfère faire quelque chose de mal, qui donnera une justification à la punition))
 
si ce n’est : + nom ou pronom. peut se conjuguer, mais avec le sujet « ce » : si ce n’était, si ce n’eût été… ou au pluriel : si ce ne sont, si ce n’étaient, si ce n’eussent été… Cela indique une concession où l’élément introduit après « si ce n’est » est proposé comme ayant le plus de lien à l’action, mais sur un mode négatif laissant entendre qu’il ne serait pourtant pas l’élément en relation à cette action. Cette expression permet l’ironie, où cet élément introduit est alors annoncé comme l’auteur de l’action (dans quel cas, « si ce n’est » prend le sens de « sinon »)
Exemple : Si ce n’est ton frère, alors je ne vois pas qui a pu écrire ce message. (on sait que ce n’est pas le frère, mais tout laissait penser que c’était lui) (avec de l’ironie, on veut faire comprendre que le frère est bien l’auteur de la lettre, il ne peut pas y avoir d’autre responsable).
 
pour : peut introduire une opposition ou une concession.
Exemple : Pour un animal, il est plutôt intelligent. (un animal ne devrait pas être aussi intelligent)
Pour un débutant, tu te débrouilles plutôt bien.
 
 
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** Exercices **



Exercice 1Reliez ces phrases avec une conjonction de subordination (différente à chaque fois), où la subordonnée exprime l’opposition ou la concession.
- Elle veut devenir une star. Elle n’aime pas être prise en photo.
- Il voyage beaucoup. Il n’a jamais pris l’avion.
- Tu n’es pas d’accord. J’irai à cette soirée.
- Vous avez choisi ce restaurant. Vous auriez dû en choisir un meilleur et moins cher.
- Tu voyages partout. Je veux aller avec toi.
- Il est très malin. Tu as réussi à le piéger.
- Il a étudié à l’université. Son frère a travaillé dès quatorze ans.
 
Exercice 2 : Introduisez une conjonction de coordination entre ces phrases pour exprimer explicitement une opposition ou une concession.
- Tu dis que tu m’aimes. Tu as une petite amie.
- Vous dites que vous avez des problèmes de vue. Vous ne portez pas de lunettes ni de lentilles.
 
Exercice 3 : A l’aide d’un adverbe, exprimez une idée d’opposition ou de concession avec les propositions suivantes.
- Il a dormi plus de douze heures. Il est encore fatigué.
- Il travaille dans le commerce. Il n’a pas de téléphone portable.
- Il est tard. Le soleil n’est pas couché.
- Il ne fait jamais la vaisselle. Il quitte toujours la table pour retourner à ses jeux vidéo.
- La machine à laver était en pane depuis un mois. Il l’a réparée hier.
- Il a travaillé pendant dix ans. Il n’a pas un centime sur son compte en banque.
- Il a une pointe de côté. Il a fini la course en troisième position.
 
Exercice 4 : Transformez ces phrases en introduisant une préposition qui exprime l’opposition ou la concession.
- Ton copain n’a pas volé ma console de jeu. Je ne sais pas qui c’est.
- C’est une personne âgée. Il est très en forme !
- Je suis allé en Chine. Pas toi.
- Tu penses que je n’en suis pas capable. Je vais faire le tour de France.


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