mardi 24 janvier 2023

ANALYSE DU CONCEPT DE TOLÉRANCE

 I. AVIS SUR LA TOLÉRANCE DANS "MONSIEUR IBRAHIM ET LES FLEURS DU CORAN"

a) De l'auteur:

-"C’est un conte de tolérance, de bienveillance et très humaniste. Il œuvre pour l’amour et non pour la haine. Ce texte a donc peut-être plus d’importance".

-"Derrière les histoires que je narre, il y a bien évidemment des soucis philosophiques : développer la tolérance, créer du respect pour les personnages de la vie quotidienne auxquels personne ne prête attention, faire connaître une religion, montrer comment l’on peut aborder avec courage la vie et la mort, etc"

b) Marion Faucillas (professeur de Formation Bachibac):




c) D'autres: Hymne à la tolérance.


II. DÉFINITION du dictionnaire Trésor de la langue française:



III. LES PHILOSOPHES ET LA TOLÉRANCE:

-JOHN LOCKE

La Lettre sur la tolérance est un essai du philosophe anglais John Locke, rédigé en 1686 et publié pour la première fois en 16891. Il fut publié, sans nom d'auteur, en latin, à Gouda, et traduit immédiatement dans plusieurs langues.

Cette « lettre » est adressée à un « monsieur » — il s'agit en réalité d'un ami proche de John LockePhilipp van Limborch, qui la publia sans son autorisation. Locke y défend un nouveau rapport entre religion et gouvernement. Locke, un des fondateurs de l'empirisme, développe ainsi une philosophie contraire à celle exprimée par Thomas Hobbes dans son livre Leviathan, dans la mesure où il défend notamment la tolérance religieuse pour certaines confessions chrétiennes. Sa lettre fut publiée dans un contexte où régnait la peur que le catholicisme puisse s'imposer en Angleterre ; la tolérance est la réponse que Locke propose alors au problème religieux.

À l'inverse de Hobbes qui considérait qu'avoir une unique religion était une condition nécessaire pour une société efficace, Locke considère que la multiplicité des religions est un moyen de prévenir les troubles dans la société. Il considère ainsi que les troubles dans la société naissent de la volonté étatique d'empêcher l'exercice de différentes religions, là où il serait préférable de les tolérer. Par là, Locke entend distinguer « ce qui regarde le gouvernement civil, de ce qui appartient à la religion, et de marquer les justes bornes qui séparent les droits de l'un et ceux de l'autre »2. Il considère que le gouvernement et l'Église remplissent des fonctions différentes et ne doivent donc pas être mélangés.

Pour Locke, le seul moyen pour une Église de convertir des fidèles est par la conversion sincère et non par la force. Le gouvernement ne doit pas se mêler du salut des âmes. Pour appuyer sa thèse, Locke avance trois arguments :

  • les individus ne peuvent pas déléguer à l'État le soin de s'occuper de leur âme ;
  • l'exercice de la force ne peut pas contraindre les âmes, juste amener à l'obéissance ;
  • même si la coercition pouvait persuader quelqu'un de quelque chose, Dieu ne force pas les individus contre leur volonté.

La tolérance de Locke rencontre deux limites, la première avec les athées, sur qui les engagements qui sont la base de toute société n'auraient aucun effet. Il écrit ainsi : « ceux qui nient l'existence d'un Dieu, ne doivent pas être tolérés, parce que les promesses, les contrats, les serments et la bonne foi, qui sont les principaux liens de la société civile, ne sauraient engager un athée à tenir sa parole »3. La seconde limite est celle des Catholiques, qui se mettraient donc sous les ordres d'un autre prince en obéissant au Pape.

La tolérance est un élément central de la philosophie politique de Locke. Par conséquent, seule une Église qui prêche la tolérance peut être autorisée dans une telle société. (Wikipédia).


-VOLTAIRE


Le Traité sur la tolérance est une œuvre de Voltaire publiée en 1763.

Ce texte vise la réhabilitation de Jean Calasprotestant faussement accusé et exécuté pour avoir assassiné son fils afin d'éviter que ce dernier ne se convertisse au catholicisme.  Le contexte historique est alors encore fortement marqué par les guerres de Religion françaises des siècles précédents.

Dans ce Traité sur la Tolérance, Voltaire invite à la tolérance entre les religions et prend pour cible le fanatisme religieux (plus particulièrement celui des jésuites chez lesquels il a fait de brillantes études étant jeune homme) et présente un réquisitoire contre les superstitions accolées aux religions. (Wikipédia)


-KARL POPPER ET LE PARADOXE DE LA TOLÉRANCE


Le paradoxe de la tolérance affirme que si une société est tolérante sans limite, sa capacité à être tolérante est finalement détruite par l'intolérant. Karl Popper dans La société ouverte et ses ennemis (1945) l'a décrit comme l'idée apparemment paradoxale que « pour maintenir une société tolérante, la société doit être intolérante à l'intolérance. » Popper développe cela en écrivant : « Je n'implique pas, par exemple, que nous devions toujours supprimer l'énoncé des philosophies intolérantes ; tant que nous pourrons les contrer par des arguments rationnels et les contrôler par l'opinion publique, la suppression serait très imprudente. Mais nous devons revendiquer le droit de les supprimer si nécessaire, même par la force. » (Wikipédia)


IV. DÉBAT: 


IV. 1. La tolérance et le respect dans les établissement scolaires (extraits de Jean-Pierre Obin, LE RESPECT, LA  TOLERANCE, LES ETABLISSEMENTS ET LA VIE SCOLAIRE (Article pour Confluences n°9, IUFM de Lyon, 1998):


"Le respect, la tolérance, voilà deux valeurs dont on parle beaucoup aujourd’hui dans les établissements scolaires. Il est fréquent de les associer, voire de les confondre. N’est-il pas prudent cependant d’y regarder à deux fois ? Il n’est pas certain en effet que ces deux principes se confondent ou même procèdent de la même inspiration [...] Regardons de plus près ces deux notions, pour mieux cerner ce qui les distingue et peut néanmoins les rapprocher.  

LA TOLÉRANCE  

Voilà un mot particulièrement ambivalent. Son radical se décline fréquemment sous trois formes : tolérer, tolérance, intolérable, dont chacune renvoie, dans les établissements scolaires, à des usages et des circonstances différents. L’usage du verbe tolérer délimite souvent une  zone de compromis entre le permis et l’interdit [...]  Les comportements “ tolérés ” ne sont ni moraux ni même autorisés, mais les prohiber entraînerait un coût social jugé hors de proportions avec les troubles qu’ils pourraient engendrer. Pour autant personne n’est vraiment fier de ces “ tolérances ”, au sens faible du terme. Au sens fort, la tolérance est une valeur, un idéal moral fondé sur le respect des libertés de chacun. Elle suppose un désaccord avec ce que pense, aime ou fait l’autre. Historiquement, la tolérance s’adresse à la conscience, d’abord religieuse avant de s’étendre à tous les domaines de la pensée, du goût et des mœurs. Elle nécessite une capacité de prendre des distances avec soi-même, de concevoir ses propres convictions comme en partie construites, et aussi dignes d’attention que celles d’autrui. La tolérance implique donc la réciprocité, à tout le moins la réflexivité. C’est ce qui en fait une question sociale, donc politique, et donc juridique : comment concevoir et organiser cette réciprocité ? Admet-elle des limites ? Jusqu’où tolérer ? “ Qu’ils commencent par n’être pas fanatiques pour mériter la tolérance ! ” s’exclamait Voltaire.

[...]


Apprendre la tolérance, dans le contexte scolaire d’aujourd’hui, consiste à apprendre à accepter ces différences, non pas au nom d’un “ droit à la différence ” qui enfermerait chacun dans son origine, mais d’un “ droit à l’unité ” qui permet de la dépasser pour considérer, dans une tradition voltairienne, une appartenance commune à l’humanité. Éduquer à la tolérance ne revient cependant pas à enseigner l’indifférence. C’est ici qu’apparaît, à l’opposé de ce sentiment, l’intolérable, ou devoir de ne pas tolérer. Refuser l’esclavage, s’opposer à la barbarie, ne pas accepter la misère et refuser la tyrannie ont constitué historiquement une source majeure de progrès pour l’humanité. De ce point de vue le refus de tolérer, le sentiment de l’intolérable ne revient pas à s’opposer à la tolérance, mais bien à l’indifférence ou à la lâcheté.


LE RESPECT  


On l’a dit, le respect est la valeur cardinale revendiquée par les élèves. Et sans doute le sentiment d’irrespect qu’ils disent éprouver a-t-il quelque base objective [...]  le sentiment de respect s’adresse à la personne humaine elle-même, et non à ses pensées ou ses croyances, qui doivent être considérés comme des choses. L’attitude morale consiste alors pour Kant, après s’être posé la question de la généralisation d’un comportement (“ Réfléchissons à ce qu’il adviendrait si chacun faisait comme moi ”), à adopter l’attitude qui serait généralisable sans dommage pour les personnes. On l’a vu, la tolérance s’adresse à l’individu, privilégie sa liberté ; le respect s’adresse à la personne et tend à préserver sa dignité. Le respect, c’est la reconnaissance de l’éminente dignité de la personne humaine, qualité qui réside dans notre capacité à la moralité, au-delà même de nos actes. Dans cette conception la personne du criminel mérite d’être respectée comme celle de l’homme vertueux et, même aux mains de la police ou de la justice, d’être traitée dignement. Il va sans dire qu’il devrait en être de même du “ mauvais élève ”, faible, paresseux ou indiscipliné [...]



IV.2. La tolérance est-elle une vertu? (extraits de l'article homonime de Óscar Carlos Cortelezzi)


[...] Nadie tiene derecho a “tolerar” a los demás, como si hubiese sido signado o tocado por los dioses; como si contara con un don o cualidad especial, que lo hiciera superior al resto de los mortales.

No se tolera a nuestros semejantes, se los acepta (en función de personas que son).

Dicho esto, no es (ni remotamente) obligatorio el tolerar los actos o las ideas de otros… Nadie tiene porqué tolerar creencias estúpidas [...]. Nadie tiene porqué tolerar el fundamentalismo, el fanatismo, el oscurantismo o los prejuicios ajenos. De hecho, la más de las veces, el hacerlo constituye un acto de cobardía o de complicidad, respecto de ideas o acciones que afectan a terceros, a la sociedad o, incluso, a la Humanidad en general.

Tolerar el error es ser cómplice de la ignorancia; tolerar el crimen es ser cómplice del victimario y co-agresor respecto de la víctima; tolerar el desorden es promover el caos…

Por otra parte [...] las ideas o creencias no merecen ningún respeto, sino cuestionamiento, debate, análisis y escrutinio. Como alguien dijo una vez: «La única verdad sagrada es que no existen las verdades sagradas». Son las personas (como entes conscientes) los que siempre merecen nuestro respeto (a menos que comiencen a ser hostiles con nosotros o con seres inocentes, presentes en nuestro horizonte de percepción).

[...]

En resumen, nadie tiene el derecho de tolerar o no a otros por lo que son… A los demás, se los debe aceptar tal cual sea su naturaleza, en cualquier nivel de consideración, con la única excepción de quienes pretendan destruir nuestras vidas, obstaculizar nuestro destino o dañar a la sociedad donde vivimos.

La tolerancia de la intolerancia, del crimen, de la violencia injustificada; de la ignorancia contumaz, de la mediocridad manifiesta, del vandalismo o la alienación, es cobardía… Es siempre un acto pusilánime y de cortas miras, porque a la larga, la omisión de la resistencia que se debió mantener en tiempo y forma, nos explotará en la cara y nos arruinará la vida.

La palabra “tolerancia” debería estar referida solamente a otros ámbitos… Se tolera un cierto nivel de dolor; se tiene un grado de tolerancia a ciertos tóxicos o agentes alergénicos, más allá de lo cual uno se enferma; se tolera un cierto nivel de calor o frío en el ambiente, etc… Pero nadie tiene porqué tolerar ideas o creencias con las cuales, sinceramente, no está de acuerdo y nadie tiene porqué tolerar a otros, si esos otros, no son personas civilizadas que han aceptado vivir en la misma sociedad que uno, bajo las mismas leyes y normas de convivencia.

La palabra “tolerancia” es un valor ambiguo, peligroso… Por supuesto, así mismo, la “intolerancia” es generalmente un mal, al menos cuando esta se aplica sobre otros seres vivientes, sobre sus derechos o características. Pero ser intolerante en relación con ideas o creencias erróneas o respecto a actos inaceptables dentro de una sociedad civilizada, lejos de ser un defecto, constituye una obligatoria virtud [...]


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